Les Échos Verdoyants de l'Apogée

Chapitre 1 : Les Terres Oubliées

Préludes...

L'horizon s'étendait à perte de vue, une toile interminable de teintes grises et brunes, parsemée de structures industrielles décrépites. Des cheminées effondrées, témoins d'une gloire passée, crachaient encore de faibles volutes de fumée dans le ciel plombé. Les vastes étendues, autrefois verdoyantes, ressemblaient maintenant à un champ de bataille post-apocalyptique où la nature avait été la grande perdante. De rares arbres décharnés dressaient leurs silhouettes squelettiques vers les cieux, comme s'ils imploraient une délivrance qui ne venait jamais. C'est au pied de l'une de ces structures, une usine au design victorien aux murs rouillés, que se tenaient la Botaniste et l'Archiviste. Elle, avec sa chevelure émeraude qui tombait en cascades ondulantes, contrastait avec l'environnement désolé. Son regard intense scrutait chaque parcelle de terre, chaque grain de sable, à la recherche d'un signe de vie. À ses pieds, un sac en toile contenant de précieuses graines et des outils rudimentaires.

L'Archiviste, lui, était une silhouette imposante, vêtu d'une longue redingote usée et d'un chapeau à larges bords. Ses yeux, derrière des lunettes rondes, trahissaient une curiosité insatiable. Il portait sur son dos une besace volumineuse remplie d'anciens documents, de manuscrits et de cartes. Autour d'eux, Célesta et Mécano observaient les horizons avec méfiance. La première, avec ses ailes repliées délicatement contre son dos, avait l'air d'une diva tragique, tandis que le second, avec ses membres mécaniques, grésillait à chaque mouvement.

Alors qu'ils s'apprêtaient à établir un campement pour la nuit, un grondement sourd se fit entendre, faisant vibrer le sol sous leurs pieds. Ils levèrent les yeux pour découvrir, à l'horizon, une immense vague de sable, s'élevant tel un monstre ancien, déferlant vers eux à une vitesse terrifiante. C'était un tsunami terrestre, une tempête de sable comme ils n'en avaient jamais vu. Sans perdre une seconde, la Botaniste cria : "Vers l'usine !"

Tous se précipitèrent vers le bâtiment le plus proche, espérant que ses murs offriraient une protection suffisante contre la fureur de la nature déchaînée. Mais alors qu'ils couraient, une silhouette apparut soudainement devant eux, surgissant du sable, mi-homme, mi-machine, les yeux brillant d'un éclat métallique. L'inconnu les observait, immobile, alors que la tempête se rapprochait inexorablement...

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Chapitre 1 : Les Terres Oubliées (suite)

La rencontre...

Alors que la silhouette énigmatique se dressait devant eux, la Botaniste s'arrêta net, les yeux plongés dans ceux de l'inconnu. L'Archiviste, lui, tira délicatement de sa besace un vieux sextant, tentant d'estimer le temps qu'il leur restait avant que la tempête ne les engloutisse.

"Qui es-tu ?" demanda la Botaniste, sa voix ferme trahissant une pointe de curiosité.

L'étranger, dont le visage semblait être un alliage de chair et de métal, répondit d'une voix mélodieuse mais mécanique : "Je suis Nomade, gardien des frontières entre ce monde et les abysses du temps. Vous ne devriez pas être ici."

Mécano, d'un pas lourd, se rapprocha de Nomade, ses circuits internes crépitant d'intérêt. "Un frère d'acier," murmura-t-il, sa voix robotique emplie de mélancolie.

Célesta, cependant, demeurait méfiante. Elle déploya légèrement ses ailes, prête à s'envoler à la moindre menace. "La tempête arrive, gardien ou pas. Nous devons trouver un abri."

L'Archiviste hocha la tête, ses yeux toujours fixés sur le mur de sable qui s'avançait. "Elle a raison. Nomade, si tu es vraiment le gardien de ces terres, guide-nous vers un refuge."

Nomade, après un moment de réflexion, tendit sa main métallique vers l'usine. "Cette structure devrait vous protéger, mais seulement pour un temps. Les tempêtes de ces terres ont une faim insatiable."

Sans perdre une seconde de plus, le groupe se dirigea précipitamment vers l'usine, Nomade les guidant à travers un labyrinthe de machineries rouillées et de couloirs déserts. À mesure qu'ils avançaient, la Botaniste découvrait avec surprise des petites plantes, pâles et fragiles, émergeant des interstices du sol. Ces brins de verdure, dans cet univers stérile, semblaient être un miracle.

Enfin, ils atteignirent une grande salle, au centre de laquelle trônait une immense chaudière, encore tiède. Ils s'y installèrent, se préparant à affronter la tempête. Alors que le rugissement du sable devenait assourdissant, Nomade prit la parole. "La tempête va passer, mais le danger qui vous guette est bien plus grand. Les Terres Oubliées ont leurs propres secrets, et certains sont mieux gardés enfouis." Les mots de Nomade résonnèrent dans la salle, et alors que la tempête grondait à l'extérieur, un nouveau voyage, riche en mystères et en découvertes, s'annonçait pour nos héros.